mercredi 4 juin 2008

Le pouvoir des prix

Adam Smith (1723-1790), considéré comme le père de l'économie moderne, serait heureux de voir à quel point sa main invisible fait du bon boulot. Cette main dont il fait mention est la force qui contrôle les prix et qui assure une allocation optimale des ressources dans une économie de marché (sans intervention gouvernementale). Ce n'est pas, comme disent certains, une invention des économistes qui nous force à suivre les lois du marché. C'est un mécanisme naturel qui a toujours existé et qui contrôle les échanges. Il influence non seulement les humains mais tous les êtres vivants qui ont soit des besoins à combler ou des choses à offrir. Lorsqu'une chose est rare, sa valeur (ou son prix) augmente. Lorsque ça se produit, on réduit notre consommation de cette chose ou on se tourne vers des alternatives. Les animaux le font naturellement lorsqu'ils se nourrissent. Par exemple, le lion va poursuivre les troupeaux les plus populeux car le prix à payer est plus faible. Ça va permettre à la population des autres troupeaux de croître. De cette façon les ressources sont utilisées de façon optimale. Le prix exprimé en dollars ne fait qu'associer un chiffre à cette valeur. Les humains réagissent de la même façon mais ont un avantage que les animaux n'ont pas: ils peuvent inventer des alternatives par la recherche de nouvelles technologies.

Si on regarde les bouleversements que créent la hausse du prix de l'essence, on voit à quel point le mécanisme fonctionne bien. Les nouvelles de ce matin et des derniers jours en témoignent. Premièrement, la réaction des consommateurs qui se tournent vers les voitures moins énergivores comme le démontre la décision de GM de fermer 4 usines d'utilitaires sports (article "Bye-Bye Hummer", La Presse). Deuxièmement, les entreprises investissent de plus en plus en recherche pour l'amélioration des voitures. Il y a même des inventeurs dans leur garage qui modifient les voitures pour qu'ils roulent à l'électricité. En d'autres mots, la main invisible par la hausse du prix de l'essence nous fait réagir comme par magie pour nous amener à réduire notre besoin en pétrole. Si le prix continue à augmenter, on va assister à la disparition graduelle des voitures à combustion. Encore mieux que ça, le prix va permettre cette disparition avant même qu'on épuise nos réserves en pétrole. Comme Scotty (ingénieur de l'Enterprise dans Star Trek) rit du fait qu'on utilise l'énergie atomique au vingtième siècle, on va un jour rire du fait qu'on utilisait ce liquide noir et visqueux pour faire fonctionner nos voitures.

Le documentaire "Qui a tué la voiture électrique?" nous dit que les lobbies pétroliers sont responsables de l'abandon du projet de voitures électriques par GM. Supposons que c'est la vérité. La seule raison pourquoi ils ont pu le faire vient du fait que la production de ce type de voiture n'était pas suffisamment rentable. Je doute qu'ils puissent en faire autant aujourd'hui. En fait, la réponse à la question est simple. C'est le faible prix de l'essence qui a tué la voiture électrique.



Mais vous pouvez toujours croire ceux qui pensent qu'il y a une limite à la croissance technologique. Voici un des sites parlant de décroissance . Comme il est dit sur le site, seulement les fous et les économistes ont foi en la croissance. Heureusement que je suis économiste.

1 commentaire:

naimi a dit…

j'aimerais vous poser deux petites question a ce sujet
1/la main invisible n'est elle pas devenue tres visible en cette periode de crise? , comment qualiferiez vous les interventions des differents gouvernements est ce que ca ne serait pas par hasard l'incapacité des marchés a preserver l'equilibre? d'ailleurs "le pouvoir des prix" n'est pas sujet a des controverse c'est plutot comment sont formés les prix (origne de la valeur) parceqe le probleme du prix du petrole a sans doute des origines plus politique qu'economiques(n'est ce pas une main visible!!!)mais apres que le prix decidés au prealable est en vigueur c'est sure que les resultats suivront.
2/les trentes glorieuses n'etaient ce pas l'oeuvre de l'Etat(VS marché)