jeudi 29 mai 2008

La fraude des banques selon le prof Lauzon

Ah ce cher Léopold Lauzon!
Un comptable hors pair selon certains. C'est probablement vrai. Je peux difficilement dire le contraire car la comptabilité n'est pas ma spécialité. Alors je ne vais pas contester les résultats de sa dernière étude sur les évasions fiscales des grandes banques (voir article). Le problème est lorsqu'il se met à parler d'économie. C'est comme si je me mettais à parler de l'effet des OGM sur la santé. Il n'a aucune expertise en économie. On le remarque facilement en l'écoutant. Toutes les entreprises cherchent par tous les moyens à payer le moins d'impôt possible. Est-ce une bonne chose? En fait, c'est une mauvaise chose pour les coffres de l'état mais pas nécessairement pour l'efficacité économique. En fait, elles ne sont pas les seules à fuire l'impôt. On l'a tous fait une fois dans notre vie: cigarettes indiennes, travail au noir, biens importés non déclarés, etc. . Ce méchanisme est surtout une réaction naturelle qui met un frein aux taxes excessives du gouvernement.

Un excellent article à ce sujet est paru il y a un an. Je vous le conseille fortement. Il a été écrit par Serge Rouleau du magazine nagg.
L’ÉVASION FISCALE EST-ELLE MORALE?

Une dernière chose. Il faut arrêter de parler des banques ou des multinationales comme s'il s'agissait de monstres. Ce sont des entreprises publiques dont les actionnaires sont nous tous à travers nos placements et fonds de pensions. S'ils augmentent leurs profits, les dividendes versées aux actionnaires augmentent. De plus, les divendes sont imposables.

Au moins il nous donne des sujets de conversation ce Prof Lauzon.

mardi 27 mai 2008

Leçon de coûts

On accuse souvent les économistes de toujours parler en terme de coûts et mettre de côté l'aspect humain lorsqu'ils analysent des situations. Je dois avouer que ce n'est pas totalement faux. Mais il y a une bonne raison à ça. Nos émotions ont tendance à nous aveugler beaucoup plus qu'à nous aider. Le meilleur exemple est la cas du travail des enfants dans les pays sous-développés. Notre coeur nous dit qu'il faut empêcher ça à tout prix. En fait, c'est plutôt notre coeur d'individu habitant un pays industrialisé qui parle. Le discours n'est pas le même lorsqu'on parle aux habitants de pays en développement. Ils vous diront que le travail des enfants est nécessaire pour survivre comme c'était le cas dans notre pays il y a plusieurs décennies . Alors si on écoute notre coeur et arrêtons d'acheter des chandails fabriqués en Inde par des enfants, nous mettons en danger leur vie. De plus, certains vont devoir retourner dans la rue et se prostituer pour permettre à leur famille de survivre. Le problème est la pauvreté et non le travail des enfants.

Dans La Presse du 25 mai, le biologiste et explorateur Jean lemire (voir l'article ici), parle de la nécessité de modifier notre comportement dans le but de combattre les changements climatiques. Il nous dit que les coûts sont souvent utilisés pour justifier l'innaction des gouvernements. Après nous avoir donner un cours sur la vrai façon de mesurer les coûts, il conclut en disant que les économistes doivent apprendre à intégrer l'éthique dans leurs modèles lorsqu'ils calculent les coûts. Selon lui, on ne considère pas la valeur des vies perdues à cause des changements climatiques dans les pays pauvres. On attribue moins de valeur aux enfants dans ces pays qu'à ceux dans nos pays.

Je dois lui répondre que s'il y a un spécialiste qui tient compte de tous les coûts et ce indépendamment des frontières, c'est bien l'économiste. Lorsqu'on dit que la mondialisation est nécessaire, ce n'est pas que pour notre pays. En fait, c'est pour l'économie mondiale. On dit que c'est à travers la mondialisation qu'on va réussir à réduire la pauvreté dans le monde. Il faut la promouvoir même si ça implique des mises à pied temporaires dans nos pays. On dit haut et fort qu'on devrait abolir les subventions agricoles même si ça signifie la destruction de notre industrie. On doit passer à autres choses et laisser les pays en développement cultiver à notre place. Cette action va sauver des vies dans les pays pauvres et leurs permettre de s'enrichir. On n'a peut-être pas de variables d'éthique dans nos modèles mais nos solutions sont beaucoup plus humaines que celles proposées par les environnementalistes.

En effet, ils sont contre la mondialisation même si ça sauve des vies parce que ça augmente les besoins en transport et par conséquent les émissions de CO2. Ce coût, les économistes en tiennent compte. Ils demandent à des pays pauvres d'utiliser des énergies propres pour sauver des ours polaires même si le coût de ces énergies est prohibitif pour eux. Si vous étudiez attentivement les études sérieuses effectuées par des économistes, il y a beaucoup d'effort qui est mis à considérer tous les coûts.

Avec tous ces coûts, on en oublie les bénéfices. Ils sont aussi importants. Les grands pays pollueurs n'ont pas que contribué à réchauffer la planète. Ils ont augmenter la productivité agricole, permis l'augmentation de l'esprance de vie dans le monde entier, permis de découvrir avec les OGM des facons de cultiver en pleine sécheresse et beaucoup plus. Est-ce que les coûts sont vraiment supérieurs aux bénéfices? Pas facile à répondre n'est-ce pas?

D'autres questions importantes: À qui va servir le ralentissement du réchauffement climatique? Aux générations futures? Avec la croissance économique, ne seront-ils pas beaucoup plus riches que nous? Par conséquent, le fait de combattre maintenant le réchauffement climatique ne correspond-il pas à un transfert des pauvres vers les riches?

Bonne réflexion!

mercredi 21 mai 2008

Toujours 21% plus cher ici qu'aux États-Unis!

Je suis presque gêné d'écrire ce titre tellement je le trouve sans intérêt. Pour être plus précis, c'est intéressant de savoir que c'est moins cher aux États-Unis pour les consommateurs qui ont à passer par là. Mais ça ne vaut certainement pas la première page du Journal de Montréal comme ce fut le cas le 16 mai dernier (voir l'article ici). Dans un certain sens, je suis heureux d'avoir vu cet article car ça va me permettre de donner un exemple de l'analphabétisme économique de plusieurs journalistes. Comme Steve Landsburg a écrit dans un de ses livres, c'est préférable de les voir écrire que de construire des ponts. Autrement dit, ils font souvent des analyses dans des domaines pour lesquels ils n'ont aucune expertise. Ça ne tue personne, mais ça nous demande d'être vigilant lorsqu'on les lit.

Le concept selon lequel les coûts d'achat des biens au Canada et aux États-Unis devraient être égaux se nomme "Parité des pouvoirs d'achat". Ce concept théorique utilise le principe de l'offre et de la demande pour prévoir que si les prix au Canada sont plus élevés, alors la hausse de la demande aux États-Unis va faire baisser les prix aux États-Unis et rétablir l'équilibre. Même mes étudiants à leur premier cours d'économie reconnaissent rapidement que cette théorie ne tient pas la route à court terme. Il y a des coûts de transport non négligeables à aller magasiner de l'autre côté de la frontière, sans compter le temps perdu. Il n'y a donc aucune raison pour que les prix s'ajustent. Même à l'intérieur du Canada il y a des différences de prix d'une région à l'autre qui persistent malgré qu'on utilise la même monnaie partout.

La parité du dollar canadien avec le dollar américain a simplement rendu plus facile la comparaison des prix au Canada et aux États-Unis. Il n'est plus nécessaire de faire de conversions. Mais historiquement, il n'y a jamais eu de parité des pouvoirs d'achat entre les deux pays, sauf peut-être à de rares occasions, lorsqu'elle ne faisait que passer. Le plus drôle dans tout ça est que l'instigateur de cette nouvelle, Option Consommateurs, suggère aux consommateurs canadiens de ne pas profiter des prix plus faibles aux États-Unis. Ce comportement entraînerait, selon l'organisme, des pertes d'emplois au Canada. Ce n'est rien pour aider la convergence des prix.

mercredi 14 mai 2008

L'économique pour tous

Pour commencer, je veux vous suggérer quelques livres dans lesquels vous serez plongé dans le monde de l'analyse économique de diverses situations de la vie de tous les jours. Ça devrait vous convaincre que l'économique n'est pas la science de l'argent, mais plutôt la science du choix. Étant donné que le besoin de choisir est présent en tout temps, on peut dire que c'est la science de la vie.
  1. More sex is safer sex: The unconventional wisdom of economics, par Steven Landsburg
  2. The economic naturalist, par Robert Frank
  3. Murder at the margin (roman policier) par Marshall-Jevons
  4. Fatal equilibrium (roman policier) par Marshall-Jevons
  5. Deadly indifference (roman policier) par Marshall-Jevons
  6. The choice, A fable of free trade and protectionism (Russel Roberts)
Bonne lecture