mardi 27 mai 2008

Leçon de coûts

On accuse souvent les économistes de toujours parler en terme de coûts et mettre de côté l'aspect humain lorsqu'ils analysent des situations. Je dois avouer que ce n'est pas totalement faux. Mais il y a une bonne raison à ça. Nos émotions ont tendance à nous aveugler beaucoup plus qu'à nous aider. Le meilleur exemple est la cas du travail des enfants dans les pays sous-développés. Notre coeur nous dit qu'il faut empêcher ça à tout prix. En fait, c'est plutôt notre coeur d'individu habitant un pays industrialisé qui parle. Le discours n'est pas le même lorsqu'on parle aux habitants de pays en développement. Ils vous diront que le travail des enfants est nécessaire pour survivre comme c'était le cas dans notre pays il y a plusieurs décennies . Alors si on écoute notre coeur et arrêtons d'acheter des chandails fabriqués en Inde par des enfants, nous mettons en danger leur vie. De plus, certains vont devoir retourner dans la rue et se prostituer pour permettre à leur famille de survivre. Le problème est la pauvreté et non le travail des enfants.

Dans La Presse du 25 mai, le biologiste et explorateur Jean lemire (voir l'article ici), parle de la nécessité de modifier notre comportement dans le but de combattre les changements climatiques. Il nous dit que les coûts sont souvent utilisés pour justifier l'innaction des gouvernements. Après nous avoir donner un cours sur la vrai façon de mesurer les coûts, il conclut en disant que les économistes doivent apprendre à intégrer l'éthique dans leurs modèles lorsqu'ils calculent les coûts. Selon lui, on ne considère pas la valeur des vies perdues à cause des changements climatiques dans les pays pauvres. On attribue moins de valeur aux enfants dans ces pays qu'à ceux dans nos pays.

Je dois lui répondre que s'il y a un spécialiste qui tient compte de tous les coûts et ce indépendamment des frontières, c'est bien l'économiste. Lorsqu'on dit que la mondialisation est nécessaire, ce n'est pas que pour notre pays. En fait, c'est pour l'économie mondiale. On dit que c'est à travers la mondialisation qu'on va réussir à réduire la pauvreté dans le monde. Il faut la promouvoir même si ça implique des mises à pied temporaires dans nos pays. On dit haut et fort qu'on devrait abolir les subventions agricoles même si ça signifie la destruction de notre industrie. On doit passer à autres choses et laisser les pays en développement cultiver à notre place. Cette action va sauver des vies dans les pays pauvres et leurs permettre de s'enrichir. On n'a peut-être pas de variables d'éthique dans nos modèles mais nos solutions sont beaucoup plus humaines que celles proposées par les environnementalistes.

En effet, ils sont contre la mondialisation même si ça sauve des vies parce que ça augmente les besoins en transport et par conséquent les émissions de CO2. Ce coût, les économistes en tiennent compte. Ils demandent à des pays pauvres d'utiliser des énergies propres pour sauver des ours polaires même si le coût de ces énergies est prohibitif pour eux. Si vous étudiez attentivement les études sérieuses effectuées par des économistes, il y a beaucoup d'effort qui est mis à considérer tous les coûts.

Avec tous ces coûts, on en oublie les bénéfices. Ils sont aussi importants. Les grands pays pollueurs n'ont pas que contribué à réchauffer la planète. Ils ont augmenter la productivité agricole, permis l'augmentation de l'esprance de vie dans le monde entier, permis de découvrir avec les OGM des facons de cultiver en pleine sécheresse et beaucoup plus. Est-ce que les coûts sont vraiment supérieurs aux bénéfices? Pas facile à répondre n'est-ce pas?

D'autres questions importantes: À qui va servir le ralentissement du réchauffement climatique? Aux générations futures? Avec la croissance économique, ne seront-ils pas beaucoup plus riches que nous? Par conséquent, le fait de combattre maintenant le réchauffement climatique ne correspond-il pas à un transfert des pauvres vers les riches?

Bonne réflexion!

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